Quand le chantier se transforme en magasin de matériaux de réemploi – Projet Dethy, BXLMRS – Lionel Bousquet

09/12/2019 | Quand le chantier se transforme en magasin de matériaux de réemploi - Projet Dethy, BXLMRS - Lionel Bousquet |

De la conception réalisée, évaluée et calculée grâce au BIM (Building Information Modeling) au démontage méticuleux de chaque matériau, le projet Dethy, soit la rénovation passive d’une maison unifamiliale bruxelloise, se veut être un exemple en termes d’économie circulaire et de gestion de matériaux. Un chantier test pour l’architecte et maître d’ouvrage, Lionel Bousquet (BXLMRS). 

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de mener un projet alliant conception passive, économie circulaire et utilisation du BIM ? 

Lionel Bousquet – Certainement le PREC, le Programme Régional d’Economie Circulaire. Il s’agit de la dynamique lancée par les pouvoirs publics bruxellois. J’ai eu l’opportunité d’être lauréat Be Circular pour la session 2017. Allier les trois versants permet vraiment d’aller plus loin dans chaque domaine. 

Que vous apporte le BIM dans ce projet ? 

Une connaissance plus fine et plus chiffrée des éléments du bâtiment afin de permettre, notamment, un meilleur réemploi des matériaux. La possibilité aussi de réaliser facilement différents scénarios. J’ai d’ailleurs réintroduit un deuxième permis après des analyses plus poussées. Aujourd’hui, il est temps de passer à la réalité pour évaluer la marge d’erreur du BIM. 

Votre chantier va débuter… comment allez-vous gérer vos matériaux ? 

Je vais démonter moi-même et avec un entrepreneur soucieux de réutiliser les matériaux. L’idée est de stocker un maximum de pièces sur site et de réaliser un ‘magasin de matériaux’ accessible pendant quelques semaines ou mois à tout professionnel intéressé par le réemploi.  Je compte réutiliser  moi-même une partie des briques, une vitre, des lambris… le reste, j’aimerais que cela passe par des filières de réemploi pour être revalorisé. Je veux faire l’expérience du calcul du coût horaire du démontage des matériaux afin de savoir si cela vaut toujours la peine.

 Quelles difficultés principales voyez-vous dans ce genre de projet ?  

J’ai la chance d’avoir une grande surface au rez-de-chaussée du bâtiment mais le stockage des matériaux peut être un réel problème, tout comme le planning de démontage qui doit se coordonner avec la personne intéressée par le réemploi. Et enfin, le planning de chantier… Mais personnellement, j’ai décidé de prendre le temps pour réaliser ce projet pleinement. 

 Avez-vous un conseil pour mener à bien un tel challenge ? 

Se tester avec un projet pilote et avoir l’envie de revenir aux fondamentaux… connaître la construction bruxelloise d’antan et surtout être ouvert∙e aux opportunités que la démarche d’économie circulaire peut apporter. C’est un réel changement de mentalité qui doit s’opérer pour tous les acteurs du monde de la construction.