Invendus et logistique alimentaires : quels modèles économiques pour Bruxelles ?

07/08/2019 | Invendus et logistique alimentaires : quels modèles économiques pour Bruxelles ? |

Partant du constat que les projets autour de la valorisation d’invendus alimentaires se multiplient à Bruxelles mais restent des projets de niche et que les entrepreneurs bruxellois en alimentation durable font systématiquement face à des problèmes logistiques, hub.brussels, en collaboration avec la stratégie Good Food, a confié à Factor-X la réalisation d’une étude de faisabilité économique sur ces deux volets.

Cette étude avait un double objectif :

Quels sont les grands enseignements de cette étude ? 

Valorisation d’invendus alimentaires : plusieurs modèles possibles

Deux flux d’invendus alimentaires ont été investigués : la valorisation des fruits et légumeset celle du pain. L’identification des sources d’invendus et des projets de valorisation à Bruxelles a mis en lumière quatre grands types d’acteurs : 

(1) des initiatives locales qui sont adossées à des activités existantes (cuisine, épicerie, restaurant,…) ; 
(2) des initiatives sociales du type CollectMet de Cultureghem ou DREAM du CPAS de la Ville de Bruxelles ; 
(3) des grands acteurs de l’industrie agroalimentaire qui ne communiquent pas sur les invendus ; 
(4) des acteurs qui ont lancé une activité économique autour de la valorisation d’invendus (Fruitopia, Envie,…). 

Pour les fruits et légumes

Le modèle économique d’une activité de valorisation d’invendus de fruits et légumes a été décomposé afin d’identifier les variables qui impactent sa rentabilité ; notamment :

Plus difficiles à modéliser, les coûts de collecte impactent aussi la rentabilité du modèle (par exemple, de petits volumes à collecter dans de nombreux points). 

De cette modélisation, il ressort que les activités de valorisation d’invendus de fruits et légumes fondées sur le travail humain doivent travailler sur des produits locaux avec une forte valeur ajoutée (par exemple, des tartinables) et les distribuer dans des circuits de distribution adéquats, qui permettent de fixer un prix final de vente plus élevé ; notamment via les circuits courts. Ce type d’activité s’inscrit dans un marché de niches. 

En revanche, mécaniser une telle activité permet de valoriser davantage d’invendus pour un prix final de vente plus bas. Néanmoins, ces projets à plus grande échelle nécessitent de collecter d’importantes quantités d’invendus auprès d’un minimum d’intervenants, de disposer d’une organisation efficiente et de sécuriser des canaux de vente avant le lancement du projet. Dans ce cas, la Grande Distribution peut être un partenaire à privilégier. Un dernier point d’attention dans ce type d’activité économique concerne le respect des normes AFSCA. 

Pour le pain

Concernant la valorisation d’invendus de pain à Bruxelles, il n’y a, à ce jour, que quelques projets emblématiques à l’image de Brussels Beer Project qui recycle du pain dans la fabrication de bières et produit de la farine à base de drèches. Mais, considérant le volume estimé d’invendus de pain issus de boulangeries artisanales à Bruxelles et l’utilisation du Crumbler, une solution de transformation du pain de la veille en farine utilisable dans de nouvelles recettes, une activité de transformation du pain invendu, fondée sur un modèle économique rentable et créateur d’emplois, pourrait être créée en région bruxelloise. 

Il est également recommandé dans l’étude de développer un observatoire du don alimentaire en RBCen vue de mieux contrôler les flux (quantités, produits) et leurs destinations, ce qui permettrait d’identifier les fractions encore disponibles et sensibiliser les acteurs au don ou à la transformation sur place.

Logistique en alimentation durable : un système mutualisé pour réduire les coûts d’approvisionnement

Le diagnostic réalisé sur la logistique de produits alimentaires durables à Bruxelles a montré notamment que :

En tenant compte de ces problématiques, un système de logistique mutualiséepour les acteurs bruxellois qui s’approvisionnent en alimentation durable a été proposé. Ce système repose sur 

(1) des boucles de collectes en dehors de Bruxelles ; 
(2) une centralisation des marchandises dans 2 à 4 « hub » à la périphérie de Bruxelles ; 
(3) des « hub » dans chaque commune qui trient et préparent les tournées de livraison ; 
(4) des tournées, quartier par quartier, plusieurs fois par jour.  

Pour être financièrement intéressant pour les acteurs bruxellois et rentable, ce système doit fédérer environ 200 acteurset requiert d’importants investissements en capital, d’où l’utilité de considérer que ce modèle soit opéré par une entreprise publique(Bpost, la STIB, la SNCB,… ). 

AGR

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