Allier récupération et innovation – Projet Warland, Alexis Pierrard

16/09/2018 | Allier récupération et innovation - Projet Warland, Alexis Pierrard |

 Du marbre de réemploi, du parquet ancien et une technique innovante d’isolation acoustique du sol sont quelques-unes des particularités du chantier Warland. Cette maison mitoyenne unifamiliale située sur la commune de Jette est le fruit d’une collaboration étroite entre Alexis Pierrard, entrepreneur de la société Global Art Concept et les maîtres d’ouvrage. 

 Ce chantier a-t-il constitué un défi pour vous ? 

Alexis Pierrard – Je dois dire que ce projet m’a appris de nouvelles techniques. Pour améliorer les performances acoustiques du plancher entre le rez-de-chaussée et le 1er étage, des demi-gîtes ont été posées en renfort des gîtes existantes et comblées par un complexe isolant de cellulose Homatherm. Ce système a permis de récupérer l’horizontalité du sol, tout en n’ajoutant pas de surépaisseur au plancher. Le parquet posé ensuite est un parquet fin de réemploi choisi pour garder l’épaisseur originale. 

 Relevez-vous une difficulté particulière ? 

La pose de ce parquet de réemploi a demandé de la réflexion. Je préconisais un collage en plein bain qui isole aussi légèrement acoustiquement. Mais mes clients souhaitaient avoir la possibilité d’enlever facilement le bois, ne rien coller pour pouvoir éventuellement démonter l’ensemble et le réutiliser ultérieurement. Nous avons donc opté pour la pose du parquet sur une membrane de liège et de caoutchouc. Une pratique inhabituelle mais s’inscrivant entièrement dans la circularité. 

 Vous conseillez l’usage de matériaux de réemploi ? 

Il est essentiel, dans une perspective d’économie circulaire, de réemployer des matériaux. La tendance à la démolition est trop présente. Pour le projet Warland par exemple, nous avons utilisé du marbre de Carrare dans les pièces d’eau, un matériau noble. Il aurait tout à fait pu se retrouver dans le remblai d’une autoroute… Le résultat final procure aussi une grande satisfaction personnelle. Mais il ne faut surtout pas se décourager. Utiliser des matériaux de récupération demande plus de temps de préparation et de pose. Les dalles de marbre ont par exemple dû être nettoyées et hydrofugées. Et puis, le budget est aussi souvent un peu plus élevé pour le client. 

 La circularité est omniprésente dans ce projet… 

Oui. Des radiateurs de réemploi en fonte ont aussi été posés. Les menuiseries intérieures ont été démontées, restaurées et reposées, tout comme le parquet en pin du grenier. J’aime vraiment utiliser des matériaux de récupération pour les contraintes stimulantes qu’ils représentent. 

 « Il est essentiel, dans une perspective d’économie circulaire, de faire revivre des matériaux. La tendance à la démolition est trop présente. »